C'est bientôt la Chandeleur, et à la Chandeleur, on fait des crêpes !
Quand j'étais petite, ma grand-mère faisait toujours des crêpes ce jour-là , qu'elle faisait sauter avec une pièce dans la main. Elle veillait toujours à ce que je fasse sauter une crêpe en tenant bien la pièce dans ma main (évidemment, quand j'étais toute petite, elle mettait sa main sur la mienne pour que je réussisse cette tâche difficile). Elle me disait que ça portait bonheur.
J'ai conservé cette tradition de faire des crêpes à la Chandeleur, même si je ne les fais plus sauter avec une pièce dans la main.
Eh puis, il y a quelques années, alors que j'enseignais en ULIS collège, j'ai voulu proposer à mes élèves une activité autour de la Chandeleur. Tous les ans, nous confectionnions des crêpes, que les élèves avaient plaisir à offrir à leurs autres enseignants. C'était d'ailleurs l'occasion de travailler un peu la proportionnalité : je donnais la recette pour 3 personnes et les élèves devaient écrire la recette pour 9. Mais il fallait avant tout leur expliquer ce qu'est la Chandeleur et pourquoi on fait des crêpes à ce moment là !
Pour ceux que l'histoire de la Chandeleur intéresse, je vous propose le texte que j'avais rédigé à l'époque. Pour les autres, vous pouvez passer directement à l'explication de la recette (ou à la recette en elle-même !).
La Chandeleur
1. Les origines païennes
Avant d’être adoptée par les chrétiens, la Chandeleur était une fête païenne, associée à la lumière. Il existait plusieurs versions de cette fête.
Chez les Romains, dans l’Antiquité, on organisait chaque année les Lupercales au mois de février. Il s’agissait d’une fête de la purification, en l’honneur de Faunus, dieu des troupeaux et de la fécondité.
Chez les Celtes, on célébrait Imbolc le 1er février, en l’honneur de la déesse Brigit. Ce rite consacrait la purification et la fertilité au sortir de l’hiver.
Enfin, une autre interprétation attribue l’origine de la Chandeleur à une fête en l’honneur de la déesse Perséphone. Fille de Déméter, elle est enlevée par Hadès et doit passer une partie de l’année (l’hiver) auprès de lui dans le monde souterrain. La fête des chandelles symbolise le retour de Perséphone auprès de sa mère, c’est-à -dire le retour de la Lumière.
2. La tradition judéo-chrétienne
La Chandeleur est une fête chrétienne célébrée tous les 2 février, soit 40 jours après Noël. Le terme de Chandeleur vient de « fête des chandelles ». Il s'agit pour les fidèles de célébrer le fait que « Jésus est lumière », ainsi que la pureté de la vierge Marie.
En effet, la Chandeleur commémore la présentation de Jésus au Temple. La tradition juive veut que chaque premier né mâle de la famille soit amené au Temple 40 jours après sa naissance afin d'être consacré au seigneur. Cette durée de 40 jours correspond à la période durant laquelle les mères étaient considérées comme impures par la loi juive après leur accouchement. Elles n’avaient donc pas le droit de se rendre sur un lieu de culte pendant cette période. Une fois ce délai de 40 jours écoulé, les mères pouvaient se rendre au temple afin d'y effectuer un sacrifice animal et recouvrer ainsi leur pureté.
Le jour où Marie et Joseph emmenèrent Jésus au Temple, l'évangile de Luc raconte qu'un homme nommé Siméon y vint, poussé par l'Esprit Saint et la promesse qu'il ne mourrait pas avant d'avoir vu le Messie. Il y prit Jésus dans ses bras et dit « Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut. Salut que tu as préparé devant tous les peuples, Lumière pour éclairer les nations. Et gloire d'Israël, ton peuple[1] ».
C'est donc cet événement religieux précis que les fidèles se remémorent lors de la Chandeleur.
3. Les crêpes !
Mais alors, pourquoi mange-t-on des crêpes à la Chandeleur ?
Aujourd'hui, cette fête est en effet indissociable des crêpes. Cette tradition viendrait d’une coutume romaine : pour remercier les pèlerins venus jusqu’à Rome pour fêter la Chandeleur, le pape Gélase 1er leur distribuait des crêpes.
Une autre tradition provient du monde paysan : pour se rappeler que la fin de l’hiver approchait, on faisait des crêpes. Rondes et dorées, les crêpes évoquent le soleil et les jours qui s’allongent. La fin de l'hiver est aussi l'époque des premières semences. La farine utilisée pour réaliser les galettes était un symbole de prospérité pour l'année qui commençait.
De plus, lorsqu'on cuisinait la première crêpe, il était courant de la faire sauter plusieurs fois de suite afin de conjurer le mauvais sort pour l'année à venir. Une vieille tradition rapporte que les paysans avaient coutume de le faire en tenant une pièce de monnaie dans la main gauche (un Louis d'or) afin d'attirer sur eux bonheur et prospérité.
[1] Luc 2, 29-32
J'ai choisi de réaliser une recette sans œufs (et sans lait mais je n'en consomme plus depuis de longues années ). Une recette végane.
Il me fallait donc un autre liant. Pas d'arrow-root, pas de Maïzena, car ils ont un IG élevé. J'ai donc opté pour la crème d'orge. Et puis j'ai décidé de continuer avec l'orge en utilisant de la farine d'orge mondé.
Concernant la quantité de lait d'amande, je donne un dosage approximatif, car la farine d'orge mondé est très absorbante. Il faudra donc détendre légèrement la pâte jusqu'à avoir la bonne texture (je pense avoir ajouté 50 à 100 ml). Comme précisé dans la recette, j'ai utilisé une petite poêle (18 cm) car les crêpes véganes sont tout de même un peu plus fragiles que leurs cousines aux œufs.
J'avais confectionné ces crêpes pour le goûter de ma grande (12 ans) et de ses copines. Elles ont adoré et ont englouti les 15 crêpes (ainsi que mon pot de pâte à tartiner maison au praliné !) à elles 3 ^^ J'en conclus donc que la recette est validée ! J'avoue, j'en ai goûté une, elle était vraiment bonne, et nul besoin d'ajouter de sucre, la pâte est déjà suffisamment sucrée pour moi. Mais vous pouvez, selon vos goûts, agrémenter vos crêpes de xylitol réduit en "sucre" glace, de sirop d'érable, de pâte à tartiner (sans huile de palme !), de confiture, de tranches de fruits frais...
Crêpes à l’orge mondé – IG bas & vegan
Ingrédients pour une 15aine de crêpes de ø 18 cm :
- 200 g de farine d’orge mondé
- 50 g de crème d’orge
- 40 g d’huile de coco fondue + un peu pour la poêle
- 40 g de sucre de coco
- 700 ml de lait d’amande (en prévoir un peu plus)
- 2 càs de Grand Marnier
- 1 càs d’arôme vanille
Dans un saladier, mélanger les ingrédients secs : farine d’orge mondé, crème d’orge et sucre de coco. Ajouter l’huile de coco fondue, le Grand Marnier, la vanille puis le lait d’amande petit à petit en fouettant énergiquement. S’il reste des grumeaux, mixer la pâte à l’aide d’un mixeur plongeant.
Laisser reposer 30 minutes. A l’issue de ce temps, ajouter éventuellement un peu de lait d’amande pour détendre la pâte (la farine et la crème d’orge sont assez absorbantes).
Faire chauffer un peu d’huile de coco dans une poêle de 18 cm de diamètre (ne pas prendre une poêle trop grande, les crêpes, ne contenant pas d’œufs, sont un peu plus délicates à retourner) et faire cuire les crêpes.
Déguster tièdes, natures (elles sont déjà bien sucrées) ou agrémentées de pâte à tartiner, de confiture, de xylitol en poudre…
