Voici une nouvelle recette pour mettre à l'honneur la béchamel vegan.
Quand je pense "gratin de chou fleur", je pense immanquablement à celui de ma grand-mère. Pour beaucoup, l'image de la grand-mère renvoie à cette personne aimante qui passait son temps en cuisine, à concocter de bons petits plats pour satisfaire toute la famille. On trouve d'ailleurs de nombreuses recettes et astuces de "grand-mère" sur internet. Lorsqu'on évoque la cuisine de mamie, on a tous une odeur ou une saveur en tête, un souvenir de grande tablée regorgeant de nourriture faite maison.
Je vous arrête tout de suite, mes souvenirs à moi ne sont pas du tout de cet ordre. Enfin si, je me souviens de l'odeur du poulet brûlé, de la saveur des haricots verts tout juste sortis de la boîte... ^^
Eh non, ma grand-mère ne m'a pas transmis sa passion pour la cuisine, elle l'avait en horreur (du moins c'est ainsi que je l'ai connue, car il paraît qu'elle avait été bonne cuisinière dans sa jeunesse !).
Ma grand-mère était une femme résolument moderne. Si on a inventé les plats tout faits, le micro-onde, c'est justement pour décharger la femme de cette corvée !
Il arrivait tout de même à ma grand-mère de préparer quelques plats simples, ainsi que des crêpes ou des gaufres le mercredi après-midi avec moi. Ces dernières, elle les réussissait très bien (même si parfois, elles étaient un peu "grillées" ^^).
Un jour où nous avions des amis à manger, ma grand-mère, pour nous décharger un peu de la "corvée" de cuisine, nous a gentiment proposé de préparer un gratin de chou-fleur, qui est arrivé à la maison enveloppé de papier d'aluminium.
A la bonne franquette, on pose le plat sur la table, on enlève l'alu, et... tout le monde se regarde. Dans le plat, de gros bouquets de chou-fleur archi-cuits, avec quelques brins de gruyère dessus. Nous avons bien rigolé et cette petite anecdote est restée gravée. A chaque fois que quelqu'un fait un gratin, on espère que ce ne sera pas "un gratin Lulu" ;)
Je me moque, je me moque, mais avec beaucoup de tendresse et de nostalgie.
Ma grand-mère avait toujours été soucieuse de son alimentation et de la nôtre. Quand j'étais petite, nous faisions plusieurs dizaines de kilomètres pour nous fournir en magasin "diététique" (aujourd'hui, on dirait "bio"). Ma grand-mère était une avant-gardiste. Elle veillait à ce que l'on ne mange pas trop gras, trop sucré, trop salé, bien avant l'adage publicitaire. C'est pour cela que son gratin de chou-fleur était si sec, elle n'y mettait pas beaucoup de crème et de fromage afin qu'il soit "diététique".
Et si elle ne m'a pas transmis sa passion de la cuisine, c'est grâce à elle que j'ai toujours voulu enseigner. En effet, ma grand-mère travaillait dans une école primaire-maternelle. Elle en était la concierge : elle ouvrait et fermait l'école, faisait le ménage, s'occupait de la cantine, gardait la classe quand l'enseignant(e) devait s'absenter, participait aux sorties scolaires... De fait, nous étions logés dans le bâtiment juste à côté de l'école. J'ai donc passé toute mon enfance à l'école, y compris les vacances ! Pour moi, l'école, c'était ma deuxième maison. Enseigner était donc une évidence depuis ma plus tendre enfance ! Mais je digresse (vous commencez à me connaître ^^).
Le gratin que je vous propose aujourd'hui n'est malheureusement (heureusement ?) pas aussi diététique (ni aussi sec ^^) que celui de ma grand-mère, il est même plutôt riche mais il ne contient pas de crème.
Il n'est pas vegan, car j'y ajoute du fromage râpé, je pense que ça manquerait de liant et de saveur sans cela. Mais il est tout à fait possible de le réaliser avec du "faux"-mage vegan (je viens justement de m'en procurer pour goûter).
Le chou-fleur est un légume qu'on redoute souvent à cause des flatulences qu'il peut provoquer en cas de sur-cuisson et de l'odeur qu'il dégage à la cuisson. Pourtant, c'est un légume qui comporte de nombreux bienfaits : il améliore la pression artérielle et la fonction rénale, il a un effet protecteur contre le cancer (en particulier en association avec le curcuma), il aide à désintoxiquer l'organisme, il est bon pour la digestion...
Pour éviter la mauvaise odeur inhérente à la cuisson du chou-fleur, j'ai choisi de le mixer et de le cuire doucement dans la béchamel. Ni problème d'odeur, ni de sur-cuisson !
Ce gratin peut se consommer en plat principal avec une salade, ou en accompagnement d'un poulet par exemple. Utilisé comme accompagnement, il conviendra pour un repas de 6 personnes.
Gratin de chou-fleur au fromage et noix de cajou
Ingrédients pour 6 personnes :
*Gratin :
- 1 chou-fleur
- 100 g de fromage râpé
- 60 g de noix de cajou nature
- une béchamel vegan (ci-dessous)
*Béchamel vegan :
- 60 g d’huile de pépins de raisins
- 6 càs de farine d’orge mondé
- 500 ml de lait d’amande
- 4 càs de purée d’amande ou de cajou
- sel, poivre, muscade
Préchauffer le four à 160°C.
Mixer le chou-fleur pour obtenir une semoule.
Préparer la béchamel :
Dans une casserole, faire chauffer l’huile. Ajoutez la farine et bien mélanger. Incorporez le lait progressivement en remuant constamment. Laisser épaissir le mélange à petit feu environ 3 à 5 minutes. Ajouter en fin de cuisson la purée d'amandes le sel, le poivre et la noix de muscade.
Ajouter le chou-fleur mixé à la béchamel et la moitié du fromage. Rectifier l’assaisonnement.
Verser dans un plat huilé.
Casser grossièrement les noix de cajou, les mélanger au reste de fromage et répartir sur le gratin.
Enfourner pour 40 minutes et poursuivre la cuisson 5 minutes sous le grill.
